samedi 6 juin 2015

Fakarava du 30 mai au 6 juin

31 mai
Nous étions déjà venu à Fakarava, c'était il y a 6 mois avec Thomas. Nous avions été très contents de la pension Marama, de ses mini-bungalows simples mais si colorés, de la convivialité de l'espace repas, des vélos équipés de siège-bébés, de la disponibilité et des conseils de notre hôte.
Notre dernière semaine polynésienne s'est déroulée ici, sur ce minuscule bout de corail, entouré de nos amis Pascale, Vincent, Manon et Crevette, venu spécialement pour nous ramener à Toulouse !

Dans un premier temps, après notre semaine à Raivavae, nous avons profité de la chaleur de l'eau, de la mobilité offerte par les vélos et nous avons programmé notre semaine. La plongée serait évidemment au centre de cet emploi du temps, Pascale, Vincent et Crevette étant de grands adeptes.

1er juin

Inutile de regarder des photos, elles ne renverraient pas le centième de la magie de cette plongée. Au moment de l'étal, c'est-à-dire lorsque que le courant entrant/sortant s'inverse, quelques minutes suffisent pour ouvrir une parenthèse dans un vrai conte de fée.
Il n'y a quasiment plus de courant et tous les animaux en profitent pour sortir de leur abri. Et ici, à Garuae, la passe Nord de Fakarava, cohabitent des milliers d'individus, des centaines d'espèces,  de toutes les couleurs, de toutes les formes et de toutes les tailles, seul, en petit groupe, ou par dizaines. Ils se déplacent dans toutes les directions, rapidement ou en flânant mais toujours tranquillement. Bien qu'aucune musique ne parvienne à nos oreilles, on la devine, on l'imagine, tant défile sous nos yeux un ballet extraordinaire. Ce serait la petite sirène en majestueux, Merlin l'enchanteur aquatique ou le lac des cygnes sans les contraintes terrestres. On ne sait plus où poser les yeux, tant il y en a partout, tant tout semble si bien organisé.
Ce n'est ni une image, ni un film, c'est un moment qui se vit, ce sont tous les sens qui se débrident.
Une expérience qui devient un songe ... ma dernière plongée.


2 juin : plage de la passe Nord
 Au "centre" de Fakarava, il y a peu d'accès à la plage. Beaucoup d'habitations longent la mer. Un des meilleurs spots pour profiter d'une belle plage de sable de blanc se situe à côté de la passe Nord.

Le propriétaire du relais Marama peut nous y emmener en van car il faut bien 1h de velo en plein soleil pour s'y rendre. On convient ensemble d'une heure de rendez-vous pour le retour ...
On se retrouve alors seuls au monde, avec la passe à quelques mètres, une belle plage de sable blanc bordée de cocotiers et une eau chaude et turquoise.

Les enfants sont des plus heureux du monde, ils peuvent jouer dans l'eau des heures entières, Titouan observe les fonds en prenant soin de toujours rester dans une zone où il a pied. Il y a quelques temps encore, il ne voulait pas qu'on le porte à une profondeur où il n'avait pas pied, même en le serrant bien dans nos bras.


C'est notre dernière semaine, les eaux de Fakarava nous accueillent pour nos dernières baignades, les derniers mois sont passés bien vite.

3 juin : coucher de soleil côté Océan

Les journées passent à toute allure, Manon et Albin font encore la sieste. On patiente avec des parties de cartes sur une petite table devant l'océan. Quand les enfants se réveillent, on partage une glace avec eux ou un peu de noix de coco.


Ce jour là, nous profitons d'un peu de temps pour faire une rapide ballade en vélo, voir le vieux phare et profiter du coucher de soleil. Sur la plage de galets, côté océan, on trouve plus facilement des coquillages ou des oursins crayons déposés par la marrée.



4 juin : la passe Sud

La passe sud de Fakarava est de notoriété internationale dans le monde de la plongée. On y trouve un minuscule village et un club de plongée. L'excursion se fait sur la journée car le trajet ne peut se faire qu'en bateau et dure plusieurs heures. Thomas, Guillaume et Laurent y étaient déjà allés en octobre. Cette fois-ci nous y allons tous, pas de femmes qui se sacrifient pour garder les enfants.
Un poisson Napoléon est presque domestiqué, il s'appelle Brad et reste  souvent devant le village. Les enfants ont pied à cet endroit là et se retrouvent au milieu de dizaines d'espèces tropicales.


Un repas est prévu sur place, à base de langoustes grillées ! Un pur régal. A la fin du repas, comme souvent, les déchets biodégradables sont jetés à la mer, ce qui attire poissons et requins. On casse donc les carapaces des langoustes pour observer les ballet des pointes noires. Titouan est très demandeur, il veut les nourrir lui-même et se coupe au doigt avec la carapace. Mais ici, pas de dispensaire, pas de trousse de secours, la plaie est nettoyée au citron ... Je m'éloigne, redoutant les cris de mon fils si peureux face aux bobos, mais l'acidité du jus de citron est effacée par le souffle d'un Polynésien qui sait mieux rassurer un enfant qu'un médecin français.
Je me mets à l'eau en palmes, masque et tuba, on peut se laisser porter par le courant et revenir par un petit cheval peu profond qu'il faut alors partager avec quelques pointes noires, assez impressionnant.




Baliste Titan
L'après-midi, Pascale, Vincent et Guillaume vont plonger au mur de requins, tandis qu'avec les enfants et Crevette nous allons sur un motu de sable rose. L'îlot regorge de bernards l'hermites, la dernière collec' de Titouan. Guillaume espérait trouver une dent de requins tombée sur le sable, il faudra revenir ...






Le motu de sable rose
5 juin : plage passe Nord

 This is the end my friends, le dernier jour complet à Fakarava. Demain, ce sera Tahiti, la réorganisation des bagages et les 24h qui nous ramèneront à Toulouse. Nous ne repasserons pas par la pension Fifi à quelques centaines de mètres de l'aéroport, un peu trop juste niveau hygiène et fréquentations. Ben et Mélanie nous accueillerons pour notre dernière nuit polynésienne. Les "derniers" et les "dernières" sont fréquemment utilisés, on réalise que notre immersion touche à sa fin.
Nous terminerons donc sur le tableau de toute bonne agence de voyage, en retournant à la plage de la passe nord.







vendredi 29 mai 2015

Raivavae du 22 au 29 mai

Les Australes forment l'archipel le plus au sud de la Polynésie. Il est composé de 5 îles hautes : Rurutu, Tubuaï, Rapa, Raivavae et Rimatara. Les liaisons aériennes sont assez récentes et cet archipel est vraiment isolé du reste de la Polynésie.
Le climat est bien plus frais, les traditions sont encore différentes, mais l'espace est vraiment très petit et la population très peu nombreuse.


Pour cette nouvelle semaine de vacances, Vincent, Pascale et Manon étaient de la partie avec un trajet  Cosnes-sur-Loire, Raivavae bien bien long !
Cela faisait longtemps que l'on préparait leur venue, les plans ont changé 1000 fois selon les dispos, les envies ou les budgets ...
C'est donc avec grande impatience que nous attendions cet épisode de notre voyage !

23 mai : promenade

Sur place, nous n'avions aucun moyen de locomotion, hormis les vélos mais sans siège enfant ... ce qui impliquait donc de faire soit des déplacements à pied, soit des déplacements sans enfant en se relayant pour la garde.
Pour le premier jour, nous avons opté pour une visite des environs à pied, avec poussette et chariot pour les enfants, qui se fatiguent si vite !

Quelques centaines de mètres après le départ, nous avons perdu une roue. Il a fallu bricoler une solution de dépannage à coups de pierre. Cette ballade a donc été plutôt courte.

24 mai : balades sur Raivavae

Le lendemain, nous avons choisi de pique niquer un peu plus loin. Nous sommes en demi pension, donc nous gérons nous même nos repas de midi. Heureusement, il y a une petite épicerie juste à côté de notre logement et nous trouvons de quoi préparer des repas froids.


La météo est plus fraîche que dans les autres archipels de la Polynésie et c'est vraiment flagrant. C'est la première fois que l'on dort avec des couvertures ou que l'on porte des manches longues en journée !

L'après-midi, les hommes s'occupent des enfants et nous partons faire le tour de l'île avec Pascale en vélo. On choisit de couper par la route qui traverse l'île afin d'avoir une vue de haut. L'atmosphère est fraiche et humide, la végétation est sensiblement différente de Moorea.
Au détour d'un croisement, on fait le plein de pamplemousses que personne ne ramasse et qui pourrissent sur place.

Tout est très bien entretenu, les jardins sont bien décorés, les maisons sont rénovées, peintes. On croise très peu de personnes de ce côté de l'île, on est à l'opposé par rapport à l'aéroport et cette zone est vraiment peu peuplée.



Le lagon est toujours aussi beau, grâce à ce sable blanc qui offre ces magnifiques teintes de turquoise. On trouve beaucoup plus de zones sauvages, rien n'est dédié au tourisme sur cette île.




Nous sommes du bon côté de l'île pour profiter du coucher de soleil. Ici, la plage n'est pas un lieu de détente pour les polynésiens, comme à Moorea ou Tahiti. On ne croise donc personne sur les plages, elle est toute à nous et les hommes en profitent autant que les enfants.





25 mai : excursion motu Piscine

Nous avons attendu avec impatience que les conditions météo soient optimales pour faire cette excursion, quasiment la seule proposée sur place.
Comme à Rangiroa, il s'agit d'une excursion sur un motu privé et inhabité, sur la barrière de corail, donc à la frontière entre le lagon et l'océan. Du fait de son éloignement de l'île principale, on y trouve d'avantage de faune et de flore sous-marine, on peut s'y régaler avec un masque et un tuba et nos hôtes nous concoctent un pique-nique gargantuesque à base de spécialités locales dont on ne se lasse jamais !

Le motu est minuscule. On en fait le tour en 30 minutes à peine en crapahutant sur les rochers. Côté océan, le décors n'est plus du tout le même, l'eau se fonce et le sable est remplacé par cette roche noire, sûrement volcanique mêlée aux coraux.
Vue sur l'océan
Passage ente l'océan et le lagon
Rencontre avec un poulpe (au fond, à gauche)
Côté Lagon, 100% authentique

Éléonore nous a ensuite conduits au fameux motu Piscine, qui doit son nom au fait que 2 bandes de sable forment une petite piscine à l'intérieur du lagon. Il y a peu de profondeur, 1,50 mètres au maximum, ce qui réchauffe un peu la température de l'eau. Ne l'oublions pas, ici, les températures sont plus fraîches que ce à quoi nous étions habitués ...
Il y a un léger courant qui nous berce, le sable blanc et les cocotiers à perte de vue.


L'intérieur du motu est peuplé de pins et de sangliers, sauvages bien sûr. Le sol est entièrement retourné par les sangliers en recherche de nourriture, et quand on constate le carnage qu'ils provoquent, on est content de ne pas en croiser !

26 mai : rando sur les crètes

Ce matin là, Guillaume a eu le grand privilège de s'occuper seul des 3 tamarii. Accompagnés d'un guide et d'un autre pensionnaire, Pascale, Vincent et moi sommes allés profiter de la vue depuis les crêtes.
Nous avons commencé par monter par la forêt, très humide à cause des journées précédentes plutôt pluvieuses. Puis arrivé un moment, plus aucun arbre. Il a fallu monter encore un peu pour arriver au sommet et nous avons suivi la crête un long moment, jusqu'au bout ... Le bout du monde ...


Sur le chemin, des orchidées sauvages, des ruches, des chèvres sauvages chassées pour les grandes occasions entre hommes. Et bien sûr, toujours et encore les mille dégradés de bleu, la barrière de corail qui marque la frontière entre le lagon et l'océan, entre le turquoise et le bleu profond.


27 et 28 mai

Difficile de se souvenir de tout, c'était il y a presque 2 ans, de nombreux détails se sont échappés. A vrai dire nous avons trouvé le temps un peu long à Raivavae, la météo n'a pas été très clémente non plus, le manque de locomotion n'a rien arrangé, nous étions très dépendants de notre hôte.

Pêle-mêle, voici quelques souvenirs éparpillés sur la semaine.
Eléonore nous a concocté de très bons plats, essentiellement avec les produits locaux. Le taro a été cuisiné en gratin, en compote, en soupe ... Les crêpes pouvaient être à base de bananes. Nous avons mangé beaucoup de poisson bien sûr, de savoureux poissons crus au lait de coco, avec du thon ou autre ...
Nous avons vu des bébés cochons tout juste nés, tout lisses alors que les adultes étaient énormes et couverts de poils noirs. A notre point de départ de la randonnée des crêtes, notre guide nous a donné un bout de bois de sental, je le garde précieusement espérant pourvoir profiter de son odeur jusqu'à la nuit des temps, et mes replonger dans ces derniers instants polynésiens comme aspirée par la magie d'Alice au pays des Merveilles.
Nous logions tout près d'une église. Un des premiers soirs, un soir de pluie, nous avons entendu des chants qui en provenaient. Comme il s'agissait juste d'une répétition, nous nous sommes installées sur les banc du fond. Je me souviens de la langue encore différente, des couleurs portées, de cette autre vision de l'église que celle qui est vécue en Métropole.
Un autre jour, la paroisse de notre village recevait d'autres paroisses de l'île. C'était une grande fête qui est organisée à tour de rôle par les différentes paroisses. A chacun ses tenues et ses tissus assortis, femmes et hommes sont vêtus de tissus fleuris avec beaucoup de fierté. Il avait fallu préparer beaucoup de cochons, de légumes. C'était toute une logistique mise au point depuis des semaines pour que la paroisse reçoive comme il se doit ses semblables.