dimanche 25 janvier 2015

Maupiti

Il était initialement prévu de profiter de la baisse d'activité de Top Dive en janvier pour prendre quelques vacances. Nous avions choisi les Marquises comme destination, les îles d'accueil de Brel et Gauguin.
Finalement, Guillaume n'a pas pu obtenir ses congés. Nous sommes donc partis un peu plus tard et moins longtemps, donc moins loin. Nous n'avons pas quitté l'archipel de la société mais nous sommes partis sur la dernière île, celle la plus éloignée, mais qui est en vérité la première, la plus ancienne, celle qui est apparue avant toute les autres.
Il s'agit de Maupiti. C'est une île haute mais dont l'évolution vers l'aspect de lagon est la plus avancée. L'île centrale est déjà bien immergée, les motus encerclant le lagon sont déjà bien développés et le lagon est ainsi très étendu. La route de ceinture est longue de 8 petits kilomètres.


L'aéroport est assez typique des petites îles, un simple toit et 3 allées : la première dans le sens des départ, la seconde pour les arrivées et la troisième pour charger et décharger les bagages. Nous avons été accueillis avec les colliers de tiaré tahiti et nous avons rejoint notre pension en bateau car l'aéroport est construit sur un motu.


 La pension nous a été recommandée par Matahï, le capitaine de Top Dive, dont la famille gère la structure. C'est une petite pension familiale avec un bungalow comprenant 3 chambres et un salon. Comme nous étions les seuls occupants les premiers jours, on était comme à la maison. Pour manger, ils ont construit un grand fare, avec juste un toit, sans plancher donc on est installé les pieds dans le sable à 10 mètres du lagon. Les 2 derniers jours, une famille est venue compléter le bungalow. Un couple de notre âge avec un petit garçon de 3 ans qui voyage pendant 1 an autour du globe. Ils en sont à la moitié de leur parcours, ils sont passés par les USA et l'Amérique Latine, ils arrivaient directement de l'île de Pâques et poursuivaient ensuite par la Nouvelle Zélande. Les enfants se sont très bien entendus, on s'est retrouvé la semaine d'après à Moorea et on s'est quitté en évoquant des retrouvailles en Europe. De bien belles rencontres ...

On craignait un peu la météo pendant notre séjour car une alerte avait été levée par Météo France concernant la tempête Niko sur la Polynésie. On a eu beaucoup d'intuition car pendant que les écoles de Moorea étaient fermées, on farnientait au soleil sur les grandes plages de sable blanc.

Le lendemain matin de notre arrivée, nous avons emprunté des vélos à la pension pour faire un petit tour de l'île. Nous nous sommes arrêtés au village où était dressé un petit marché. Des fruits, des pâtisseries, chacun essaie de gagner quelques francs avec ce qu'il a sous la main. Nous avons donc goûté un far breton et comme les enfants sont rois, ils ont reçu une coco glacée à boire à la paille. Ici, les gens sont très attentifs aux enfants, ils ont toujours un mot ou un cadeau, les familles avec enfants sont toujours prioritaires, mais l'éducation n'est pas laxiste pour autant.


Après de tels efforts, en fin d'après-midi, quand le soleil s'est adouci, on a embarqué sur 2 kayaks et un paddle pour traverser le lagon. A cet endroit là, on peut traverser à pied car il n'y a pas plus d'un mètre de profondeur. Les garçons étaient ravis de cette petite excursion. Dès que Guillaume s'arrêtait de ramer, Albin lui réclamait "encor' kayak papa".

L'île haute de Maupiti, vue du lagon



Le lendemain, nous avons fini la boucle autour de l'île. Le dernier tronçon est assez raide en vélo et nous avions préféré faire demi tour la veille. Le gérant de la pension nous avait conseillé de descendre la pente à pied car certains touristes se sont retrouvés dans le décor et ont du être évassanés. Ici, ils utilisent beaucoup les vélos à rétro pédalage et les premiers freinages ne sont pas intuitifs. La montée était telle que nous avons tous poussé nos vélos pour arriver en haut. On a fait une petite halte pour observer le lagon et les hauteurs de l'île. Je pense n'avoir jamais descendu une pente aussi lentement. Avec Albin sur le siège bébé, debout sur mes pédales, j'ai surveillé la moindre prise de vitesse et nous sommes arrivés au niveau de la mer sans le moindre accroc.
Les motus, marquant la limite entre lagon et océan



Au grand bonheur de Titouan, Maupiti est bien plus riche en bernards l’ermite que Moorea. En fin de journée, à l'heure de sortie des petites bêtes, nous nous sommes baladés sur la plage et nous avons pu profiter d'un magnifique coucher de soleil derrière les cocotiers du motu.






En fin de séjour, nous avons pu profiter d'un tour de Maupiti depuis le lagon, offert par la pension, avec nos amis globe trotters. Prévoyant, notre capitaine avait emporté des palmes de cocotiers tressées pour s'abriter en cas de grain. Puis nous nous sommes mis à l'eau en plein milieu du lagon pour observer une raie manta. L'eau était limpide, il n'y avait pas beaucoup de profondeur, les conditions étaient idéales pour la voir voler en pleine mer. Titouan était équipé le premier mais a un peu paniqué une fois dans l'eau. Même les bras de son père plongeur n'ont pas su le rassurer face à un tel volume d'eau.




Nous avons passé un séjour formidable à Maupiti, les gens sont simples et entiers. Ils ont refusé la construction de structures hôtelières pour préserver l'authenticité de leur île. Ils prennent soin de leurs terres, de leurs habitations, ils vivent de peu de choses, de pêche, d'agriculture. L'île est très belle et ses habitants y contribuent beaucoup.

mardi 20 janvier 2015

Ia orana i te matahiti api 2015

Bienvenue à la nouvelle année

Notre Dame de Fatima
Voici donc la plage derrière l'église Notre Dame de Fatima. Pur coin de paradis, très intime, où les familles polynésiennes viennent se retrouver le week-end. Les enfants jouent, les parents discutent et boivent l'apéro assis dans 40cm d'eau. L'éternel aplat turquoise du lagon, rehaussé par les mouvements de l'océan ...
Avec son petit équipement, Titouan longe la plage et croise parfois une raie curieuse. Souvent peureuse, elle fait vite demi-tour. Albin prend appui sur ses bras et joue à battre des pieds.
C'est une plage silencieuse ou seuls retentissent les rires des enfants et les bruits de vagues. La lumière y est douce, à l'ombre d'un grand arbre à kavas.




Chaudes journées de janvier

Malgré la saison des pluies, Janvier nous a offert de chaudes journées ensoleillées. Quand on ne va pas se rafraîchir à la mer, on installe la piscine à l'ombre d'un bâche. Les enfants s'inventent des jeux de pirates, de plongeurs tandis nous nous activons dans la maison.


Cerf-volant vole

La plage des tipaniers est très prisée par les kyte-surfers. C'est donc l'endroit idéal fait faire flotter le cerf-volant au dessus des cocotiers. Titouan a vite compris la technique et c'est encore plus agréable les pieds dans l'eau.
Un jour sans vent, des enfants d'une dizaine d'années jouaient au ballon dans l'eau. Titouan a demandé à les rejoindre, il a été admis dans le jeu sous la dénomination de "petit". Au bout d'un certain temps, il s'est affirmé : "Je ne m'appelle pas petit, je m'appelle Titouan, T.I.T.O.U.A.N. !"


Promenade équestre

Sur la route des ananas, perdu dans les hauteurs de Moorea, un ranch regroupe une bonne dizaine de chevaux. Titouan avait envie d'une ballade et nous le rappelait régulièrement. Nous avons donc profité des vacances pour y aller tous ensemble. A cause du temps menaçant, on a marché une demi heure autour des champs d'ananas. On s'est retrouvé au milieu de l'ancien cratère dans un paysage impressionnant. Titouan était ravi et Albin admiratif de son frère. Il a pu partager la monture de son frère pour la fin de la ballade, fier comme un coq et Titouan très protecteur.





Au centre du volcan



Je suis Charlie

La nouvelle nous est parvenue à notre réveil le lendemain matin. Nous avons suivi les évènements par internet, totalement abasourdis par toute cette haine. Malgré la distance, il a été difficile de penser à autre chose, les pensées se sont bousculées dans nos têtes pendant plusieurs jours. Les rassemblements aux 4 coins du monde nous ont émus. Lorsque nous avons vu qu'un rassemblement était organisé à Moorea, il était évident pour nous qu'il fallait y aller, pour partager cette indignation et nos émotions. C'est donc sur la plage que nous avons rejoint une quarantaine de personnes vêtues de noir. Nous avons fait une minute de silence avant d'être chassés par une forte pluie. Sur le sable, nous avons tracé le désormais célèbre "Je suis Charlie", orné de branches, coquillages, fleurs et pierres. Depuis son voilier, un homme nous a rejoint sur son paddle, puis est a fait vhemin inverse sous la pluie battante.