mardi 12 mai 2015

Nuku Hiva du 5 au 12 mai

A la demande générale, je reprends le chemin du blog pour vous raconter la fin de notre périple : une belle boucle d'un mois dans les différents archipels de Polynésie.

Je fais donc abstraction de mon environnement gris, des conversations techniques, de la température extérieure, des excès de consommation et je me replonge 7 mois en arrière, dans la nature marquisienne où l'on n'entend que les vagues se casser sur les falaises, face à la baie de taiohae où se balancent une cinquantaine de voiliers venus du monde entier ...

5 mai : Arrivée et traversée de Nuku Hiva

Nous arrivons donc à Nuku Hiva. L'aéroport se situe au nord de l'île qu'il faut traverser pour atteindre la baie de Taiohae, et la ville principale. Ici, le décor n'a rien de semblable avec les autres îles de Polynésie.
L'île est jeune, la barrière de corail ne s'est pas encore formée, ce qui fait que le lagon n'existe pas encore. Les falaises en pierre volcanique plongent directement dans l'océan bleu marine. En bord de mer, on ne ressent plus le calme de Moorea, mais la violence de l'océan qui charrie des galets.

En traversant l'île, on passe à proximité d'un canyon, paysage tellement étranger au reste de la Polynésie. On se laisse surprendre par un vent frais, on attraperait presque un sweat. On passe à travers une forêt de pins.

le Grand Canyon
Un peu plus loin, on surplombe un plateau. On se croirait presque au far ouest, avec des chevaux et des vaches broutant en liberté au bord des routes.
Plateau de Tovii
En redescendant vers Taiohae, la végétation change encore. Ici, aucun bananier, pas le moindre cocotier, mais beaucoup de fougères, de toutes les tailles. En arrivant dans la baie, on retrouve les manguiers, les pamplemoussiers, des citronniers, mais la saison touche à sa fin et les fruits se font rares.
Baie de Taiohae
La population aussi est plus sauvage, nous ne sommes pas accueillis avec la même chaleur. Ici la vie est plus dure, cela se ressent dans les rapports humains, même si la gentillesse est toujours au rendez-vous.

6 mai : Pique nique à la plage de Taiohae
Pour cette première journée, on prend un rythme de vacances, on prend le temps, on marche là où nous mènent nos pas. On achète de quoi se faire un petit pique nique, mais pas à la façon franchouillarde. Ici, ni chips, ni jambon, le ravitaillement ne se fait que toutes les 3 semaines par bateau. Il y a plutôt des conserves en stock, donc on "cuisine" une petite salade avec un bout de pain. On peut trouver facilement une noix de coco mûre et une pierre pour l'ouvrir ... au bout d'un an, on a appris la technique.



Les garçons sont plus craintifs face à ce nouvel environnement. Les vagues peuvent être impressionnantes, vues de leur hauteur, il y a beaucoup de rochers. Ils préfèrent jouer sur le sable dans un premier temps afin d'apprivoiser cet océan.



Pour ceux qui ne le connaissent pas encore, Guillaume s'est imprégné de la culture marquisienne jusqu'aux doigts de pied ou presque, avec son tatouage du mollet. Il l'a fait à Moorea, lors de notre dernière semaine, à domicile, allongé sur la table de la terrasse. Cela a demandé 9h de travail, en 3 fois. Initialement, tout aurait dû être terminé en 2 séances, mais une panne d'électricité sur l'île l'a obligé à reporter la fin du supplice de 24 h ...

7 mai : tour de l'île

Le lendemain, nous avons loué un 4x4 pour faire le tour de Nuku Hiva et ici, ce type de véhicule est indispensable. Le nord de l'île est très aride, il n'y a pas de route, mais une piste caillouteuse qui serpente à travers les collines, où l'on peut croiser quelques chèvres ou cochons sauvages.
Les plaines, au contraire, sont très riches en végétation, beaucoup d'arbres fruitiers dont le jamelonier ou faux pistachier car le noyau des fruits ressemble à une pistache. Nous avons aussi pu savourer des amandes fraîches cueillies directement sur l'arbre.
Comme nous étions accompagnés de Marquisiens, notre repas de midi était très local : uru grillé sur le feu, accompagné de corn beef. Nous avons ramassé des citrons verts. Bref, une nature riche qui appartient à tout le monde.

Hooumi - Baie du contrôleur - Vallée de Taipivai

8 mai : ballade à cheval

Qui dit Marquises, dit chevaux. Ici, on en croise partout, même sur les routes. Certaines personnes circulent encore à cheval et on trouve de quoi attacher les bêtes en bord de route.
Nous avons donc profité d'être là pour faire une grande ballade tous les 4, les garçons ont adoré et nous aussi !
Rien que le ranch était exceptionnel avec une déco vraiment typique, à base de têtes de bétail et de bois, beaucoup de fleurs enrichies au crottin.





Nous sommes montés à cheval tels de vrais cow boys, sans bombe, à travers des vallées où l'on ne croisait que des animaux, aucune maison en vue. Nous étions seuls au monde, en pleine nature, à travers la forêt, sur des sentiers, parfois dans la gadoue, de vrais aventuriers d'un autre temps.




En fin d'après-midi, nous avons marché un peu dans le village de Taiohae. Je suis tombée sous le charme de cette petite place, pourtant si simple, mais dont je rêvais tant à Moorea. A la sortie de l'école, devant l'église, quelques bancs et murets pour se retrouver, un point de rencontre ...

09 mai : ballade dans la baie

Le lendemain, nous avons marché un peu plus loin dans la baie. Nous n'avons pas fait des kilomètres non plus, car nos 2 petits aventuriers, qui sautaient partout dans la chambre, étaient "épuisés" au bout de 200m. Il a donc fallu négocier, porter, convaincre que la marche serait récompensée.

Baie de Taiohae
Encore une fois, le lieu n'était pas vraiment adapté à la baignade car certaines vagues pouvaient être fortes, mais on a trouvé un petit coin, à peu près abrité par les rochers. On s'agrippaient bien les uns aux autres pour rester en place quand une grosse vague arrivait.


On a pique-niqué, trouvé des coquillages et nous sommes remontés courageusement ...

10 mai : de l'autre côté de la baie, la plage aux porcelaines

De l'autre côté de la baie, les vagues sont plus douces et il y a d'avantage de sable. Ce fut donc la destination de notre promenade suivante.
Sur le chemin, on trouve quelques monuments traditionnels qui servent encore pour les grandes occasions.


Les garçons se sont rapidement mis à l'eau. Albin a fait des pâtés avec la coque de la noix de coco que nous avions mangé au dessert. Pas besoin de seau en plastique, tout est dans la nature !
Titouan s'est tout de suite intégré à un groupe d'enfants marquisiens.
Guillaume a soulevé tous les cailloux pour trouver les plus belles porcelaines. Ces petites bêtes nous ont accompagné toute la fin de notre voyage, car ces beaux coquillages sont bien sûr habités. Là encore, nous avons laissé faire la nature : séchées au soleil et attaquées par les fourmis rouges. Par contre, les fourmis n'ont pas fait l'intégralité du travail et il a fallu réfléchir pour limiter l'odeur dans nos sacs les semaines suivantes ...




11 mai : sortie en voile dans la baie de vaitipai

Pour cette dernière journée complète dans la magique Nuku Hiva, après l'avoir parcourue à pied, en 4x4 et à cheval, nous avons choisi la voie maritime.
C'est donc à bord d'un voilier, skippé par François, navigateur solitaire, que nous sommes sortis de la baie et que nous avons contourné les noires et abruptes falaises.
Je ne sais pas si Titouan et Albin se rappelleront longtemps de cette première expérience en mer, mais le voyage aller ne les a pas ravi pour cause de houle dans 3 directions différentes. Heureusement, nous avons rapidement croisé un banc de dauphins, ce qui leur a redonné le sourire quelques temps.

Sortie de la baie de Taiohae


Nous nous sommes abrités, dans une autre baie, après 1h de navigation. Nous avons partagé nos victuailles puis nous sommes descendus à terre.
Nous avons été chaleureusement accueillis par un troupeau de cochons domestiques en liberté, les garçons étaient moyennement rassurés. Quand on voit l'état du sol tout autour, on se méfie de ces bêtes. Tout est retourné !



Après une petite marche dans les bois tropicaux, avec des arbres plus invraisemblables les uns que les autres, dont j'ai oublié les noms, nous sommes arrivés dans un cirque avec une immense cascade. La baignade n'y est pas conseillée à cause de ce qu'on peut trouver en amont.





Ce fut pour moi une semaine magique, j'ai été totalement envoûtée par cette semaine à Nuku Hiva. J'y ai trouvé énormément de richesses humaines, de valeurs simples et pourtant si rares, un mode de vie respectueux.

samedi 9 mai 2015

Top Dive - La plongée

La plongée

2 sorties possibles, une le matin à 8:00 pour 2 plongées (IS de 45 minutes) et une l'après-midi à 14:00 pour 1 plongée.

Les plongées du matin sont en océan pour les plongeurs certifiés. On sort pour deux plongées avec interdiction de rentrer au centre entre les deux plongées ... que tu vomisse tes tripes parce que tu es malade en bateau ou que tu aies oublié ton masque au centre, tant pis pour toi, tu pleures et c'est tout ... raison invoquée : un plongeur qui revient au centre entre 2 plongées, c'est un plongeur qui peut potentiellement décider de descendre du bateau et donc de ne pas faire la 2ème plongée et c'est donc un plongeur qu'il va falloir rembourser ... rien que ce mot, réveille déjà à lui tout seul, l'ulcère de l'Oberstgruppenführer ...

Officiellement 11 sites de plongées, officieusement plutôt 9 puisque 3 sites avec 3 noms différents sont espacés de 50 mètres ... Officiellement si vous plongez sur ces 3 sites, vous pensez avoir plongé sur 3 sites différents mais vous avez bien plongé sur le même site 3 fois, c'est juste que l'on a mouillé sur une bouée d'une couleur différente à chaque fois ... Encore une brillante idée de l'Oberstgruppenführer ...

Sur les 9 sites, un site pour les baptêmes, un site dans le lagon (que personne ne veut faire parce que c'est dans le lagon), 2 plongées "techniques" (une profonde que j'ai du faire une fois en un an et une dérivante avec un passage à contre-courant où l'on emmène pas les brêles, donc que l'on ne fait pas souvent ...) et un site un peu plus loin que les autres que l'on ne fait jamais parce que ça coûte soit disant trop cher en carburant ... à 90€ la plongée ... no comment ...

Bref, Il reste donc 4 sites pour un plongeur lambda ... ce qui est la majorité de notre clientèle ... à raison de 2 plongées par matinée, en 2 demi-journées, on a fait à peu près tous les sites ... sachant qu'il y a des gens qui viennent plonger une semaine, vous imaginez bien qu'en fin de semaine, ils sont un peu déçus d'avoir fait 4 fois la vallée des requins citron ...

Moi, fraichement débarqué de la métropole, gonflé à bloc, plein d'initiative, avec plein d'envies de faire avancer les choses, quand j'ai osé émettre l'idée que l'on pourrait peut-être prospecter des nouveaux spots les après-midis où nous n'avions pas de clients, j'ai bien compris qu'il allait falloir modérer les ardeurs ... on était pas là pour avoir des idées, mais bien pour faire du blé, que le client soit content ou pas ... même si l'eau est à 29°C, ça refroidit ...

Les sites :

Vallée des requins citron : site principal de Moorea pour tous les centres de l'île. Relief très vallonné, profondeur maxi 25m, on y va à peu près tous les matins pour la première plongée, l'attraction principale étant, vous l'aurez compris : le requin citron (requin benthique entre 2m et 4m).
Des années de feeding on fixé les citrons sur ce site. Cette pratique consiste à attirer les requins en leur mettant des têtes de thon sous le nez pour le plus grand "plaisir" des plongeurs. Les requins entrent généralement dans une frénésie où ils se battent littéralement pour le moindre morceau de poisson allant potentiellement jusqu'à bousculer les plongeurs un peu trop curieux ... surtout sur Tahiti, avec le requin Tigre qui fait à peu près 2 fois le volume d'un requin citron et qui n'a pas peur de grand chose, qui n'hésite pas à mettre des coups de museau dans les caméras ... à ma plus grande joie, cette pratique a été interdite par Top Dive quelques mois après mon arrivée ... certains clients se sont fait un peu peur ... et un client qui a peur, c'est pas bon pour les affaires ...
Les scientifiques du Criobe (Site CNRS - Centre de Recherches Insulaires et Observatoire de l'Environnement) installent régulièrement tout un système de caméras et déposent en son centre, une caisse grillagée remplies de poisson qui attire les citrons. Cela leur permet de les recenser et de faire des études comportementales ...
On peut aussi y voir parfois quelques raies léopard, des barracudas solitaires d'environ 1.5m, des ailerons blanc du lagon, des tortues (imbriquées et vertes), quelques anémones habitées par des poissons clown.

Anémones : bouée 50m à droite de la Vallée des requins citron

Canyons :  bouée 50m à gauche de la Vallée des requins citron

Tiki : Si on ne va pas à la vallée des requins citron, on va forcément au Tiki pour la première plongée. Grande plaine jonchée de patates de corail. Profondeur maxi 29m. Régulièrement beaucoup de courant. C'est sur ce site qu'en remontant un jour sur le bateau, un homme m'a dit très calmement que le tout petit point blanc tout là-bas au fond qui faisait coucou, c'était sa femme en train de dériver ... en tant que DP, grand moment de solitude ...
Attraction principale : Station de nettoyage pour les requins gris. En stationnaire sur un point précis du récif, les requins ouvrent la bouche et se font nettoyer dents et ouïes par des labres nettoyeurs. Comme ils doivent rester immobiles à cet endroit précis, ils ne peuvent plus nager et tombent ... très rigolo !
Site à surprises ! C'est le seul site de ma vie, où j'ai vu une baleine en plongée ... sinon, des citrons, des ailerons blanc du lagon, des tortues et ... un tiki ... d'où le nom du site ...

Taotoï : Site de prédilection pour la seconde plongée du matin. Tortues, rascasses volantes, requins nourrices et le plus beau jardin de corail de Moorea. On y rencontre plein de formes de corail différentes, plein de couleurs et qui dit corail, dit vie coralienne ... crevettes, crabes, nudibranches, poissons feuilles, murènes, etc ... très joli site !

Passe de Taotoï : Plongée un peu "technique". Un passage un peu délicat à contre-courant qui peut être un peu difficile ... Visibilité très souvent moyenne. Des bancs de raies léopard, de platax, des requins nourrice, des ailerons blanc, des barracudas, des napoléons, des tetrodons énormes, un banc de carangues gigantesque, du gris pendant la saison de reproduction. Ma plongée favorite !

Aquarium : Site à baptêmes. Tortues, poissons clowns, murènes, tous les poissons tropicaux ... sur un fond sablonneux ... ce site porte bien son nom.
Au départ du couloir des raies, donc parfois des bancs de 30 à 40 raies aigle.
Ne pas se laisser choper par le courant parfois traitre ! Surtout avec des japonais ! Encore eux ... j'en profite pour placer ma petite histoire ... Vu que c'est un site à baptêmes, on emmène ici des gens qui n'ont comme leur nom l'indique jamais mis une bouteille sur le dos, voire jamais mis de palmes ... ou s'ils en ont mis, ils ne savent pour la plupart pas les utiliser ... des plongeurs certifiés qui ne savent pas palmer j'en connais, alors imaginez les baptêmes ... enfin bref ... Si on se fait surprendre par le courant, ont doit dans la plupart des cas, tracter les baptêmes et les japonais sont les seuls à avoir la fâcheuse habitude de s'arrêter de palmer pour se mettre en position foetale dès que l'on a la bonne idée de poser la main sur la robinetterie de leur bouteille pour les tracter ... quand vous en avez un dans chaque main, même s'ils ne sont pas bien gaillards, je vous garantis qu'avec le courant en pleine poire, les quadriceps passent rapidement en mode surchauffe ... et on est obligés de gueuler comme des veaux pour qu'ils nous aident à palmer ... et comme leur second inconvénient c'est qu'ils ne sont pas nombreux à comprendre un mot d'anglais et que je parle très mal japonais, ils ne comprennent rien et restent donc dans leur position de prédilection ... on est souvent ravis de rejoindre le bateau à ces occasions là ...

Couloir des raies : Plongée dans le lagon, 20m, outre la faune que l'on peut voir à l'aquarium, on peut surtout observer des bancs de raies léopard pouvant allant jusqu'à 40 individus ! En revanche, si pour une raison ou une autre, elles ne sont pas là, c'est un grand moment de solitude lorsque l'on croise le regard du client en remontant à bord du bateau ... parce que le couloir des raies sans les raies, il ne reste que le couloir ... et à 90€ la plongée, ça fait cher le couloir ...

Mur de Corail : Succession de canyons encaissés, 25m, essentiellement des tortues, murènes, poissons pierre ou scorpion, poissons feuille, parfois des raies léopard mais c'est un site un peu tristounet ...

Rotui : Site à surprise ! 20m, presque toujours des requins citron, parfois des requins gris ou ailerons blanc du lagon, tortues, requins nourrice, tétrodons, pas mal de surplombs sous lesquels on peut observer des nudibranches, poissons pierre, poissons lion, etc ... pas mal de couleurs, c'est un site sympa !

Top Dive - L'équipe

J'avais en première intention envisagé l'idée de les présenter par ordre hiérarchique mais on va faire plutôt par affinités ...

Ben

La trentaine, normand, moniteur. Adorable ! C'est lui qui m'a brieffé sur les sites, la faune, les choses et et les gens auxquels il fallait faire attention ... malheureusement il est parti très rapidement sur Tahiti où sa chérie est journaliste ... si j'avais su, j'aurais demandé à le suivre !

Lionel, parisien, 35 ans, moniteur patenté (pas staff Top Dive, sorte d'intérimaire de la plongée que l'on appelle quand il y a un surplus de client), ancien ingénieur mécano Snecma, marié, 3 enfants, parti sur Tahiti également où sa femme travaille ... spécialiste du mi-cuit de thon sauce Tiriaki ... très sympa !

Matahi, (prononcez Matéi)

Polynésien né à Marseille, 30 ans, capitaine, force de la nature ! Quand il fait les gros yeux, je n'en ai pas vu beaucoup qui continuent de lui tenir tête ... gros nounours en fait ... :D

Steph
Savoyard des 2 Alpes, où il avait un bar, arrivé 3 mois après nous avec son épouse Diane et leurs 2 enfants Andrea et Romane. Moniteur patenté, 40 ans, grand amateur de rugby devant l'éternel et son ancien métier obligeant, gros picoleur ... on s'est tout de suite bien entendus ! Nos meilleurs amis sur l'île, on se voit à peu près tous les week-ends. A racheté un diveshop concurrent de Top Dive, j'y envoie tous les gens qui veulent plonger !

Marine

28 ans, toulousaine que je connaissais du CODEP, a fait un très court passage de 15 jours au bout desquels elle s'est vue mettre un terme à son contrat par Top Dive ... en gros, initialement mutée à Moorea, après avoir loué un appart et acheté une voiture, on lui a ordonné de partir à Bora Bora. Mais lorsqu'elle a demandé si elle pouvait au moins finir son mois pour amortir son loyer et si Top Dive voulait bien lui payer le déplacement de sa voiture sur Bora Bora, on lui a signifié sans aucune autre forme de discussion, que Top Dive mettait fin à sa période d'essai pour manque de motivation ... très déçue, elle est partir sur Rangiroa où elle s'est fait embaucher chez 6th Passenger où elle s'est régalée autrement qu'à Moorea ... pour finir Chef de Centre pendant quelques mois ... comme quoi des chemins qui s'arrêtent parfois à notre grand regret, permettent d'emprunter d'autres chemins bien plus jolis encore !
Bon voilà la liste des gens avec qui j'aurais eu bonheur à travailler !
Viens ensuite la liste des nouilles ... je suis d'humeur courtoise ...
On va faire dans l'ordre croissant de nouillitude ...

Mag

25 ans, hôtesse d'accueil. Je ne sais pas d'où elle vient et je n'ai jamais trop cherché à savoir, 12 ans qu'elle est en Polynésie, elle croit dur comme bois qu'elle est devenue polynésienne ... je crois qu'elle est seule à le croire ... elle se croit aussi physiquement irrésistible ... grande gueule, fume pétard sur pétard en soirée ... ne veut pas d'enfants car elle ne veut pas que ses enfants connaissent la déchéance de ce monde pourri ... dans un sens, je me dis que ce n'est pas un mal ... ça lui rend service ... au Monde ... également employée de la clinique des tortues ... ses bébés comme elle dit ... a le mérite d'être souriante ! forme avec Marie, la Gestapo Top Dive ... enfin vous avez un peu cerné le personnage ... et c'est celle que je préfère ... c'est pour dire ... attachez vos ceinture, ça va monter en puissance ...

Marie
35 ans, Marseillaise, hôtesse d'accueil également, enfin il faut voir l'accueil ...
Surtout, ne vous fiez pas à la photo, la dernière fois que je l'ai vue sourire c'était à son mariage ... si elle avait une paire de kalachnikovs à la place des yeux, personne ne sort vivant ... les pires moments de sa journée sont quand des clients arrivent, c'est con quand t'es à l'accueil ... clients qu'elle gratifie à demi mot de paroles affectueuses ... j'ai rarement rencontré plus aigrie ... tout le monde en prend pour son grade, je ne pense pas avoir échappé à la règle dès que j'avais le dos tourné ... ne pas lui parler avant 11h00 du mat' sinon tu te fais pourrir ... (spéciale dédicace pour Francky Momo qui ne va pas manquer de nous mettre un petit commentaire, je le sens gros comme une maison ...). J'ai une cliente qui m'a demandé un jour : What's the name of the fucking bitch at the desk ? Grande adepte de la fumette quotidienne également, forme avec Mag, les soeurs pétard de la Gestapo Top Dive. Avec la Gestapo Top Dive, difficile de te gratter une couille sans que l'information ne remonte dans l'heure à la Kommandantur et que ton chef ne te convoque dans l'heure pour te demander de te soigner ces démangeaisons mal placées ... c'est très convivial comme petit cadre de travail ... j'adore !

Philippe

35 ans, Lyonnais, souffre-douleur du chef de centre, moniteur avec une quinzaine d'années d'expérience, a travaillé un peu partout, a tout vu tout fait, toujours blasé de tout ... quand tu lui dit que tu as trouvé un poisson feuille, poisson soit dit en passant assez rare et difficile a distinguer de par son camouflage assez hallucinant, il te dit qu'il en voit 3 par jour ... du coup, pour ne pas froisser la bête, j'ai fait un sondage discret auprès de ses clients ... conclusion : J'ai toujours été une bille en bio sous-marine mais alors là je me rends compte qu'à côté de lui, appelez moi Cousteau !
Bref on ne parle plus faune ou flore ...
Il était chargé de me former sur la configuration des sites de plongée mais quand il en est venu à m'apprendre que si je prenais le tombant main droite à l'aller, je devais prendre le tombant main gauche au retour, j'en suis resté bouche bée par tant de connaissances sur l'orientation subaquatique, je l'ai remercié poliment et je lui ai confié que j'allais très bien me débrouiller tout seul ...
Bref on ne parle plus technique non plus ...
De par son expérience, il est convaincu de sa supériorité dans tous les domaines et n'hésite pas à se prendre pour le Calife (il en rêve !) quand le Calife n'est pas là, ce qui soit dit en passant, est assez fréquent ... C'est assez agaçant mais en tant que bleu bite dans le domaine professionnel, je laisse couler ... Toutefois il lui arrive régulièrement de se prendre un peu trop au sérieux et se croit le droit de gratifier certains moniteurs de petites expressions du genre de "Ta gueule" ou "Je t'emmerde" ... J'ai été épargné assez longtemps mais est venu ce fameux jour où il m'a dit d'aller me faire foutre devant les clients, croyant dur comme fer que je n'allais pas relever ... j'ai donc attendu qu'il descende du bateau, je l'ai pris entre 4 yeux et je lui ai "gentiment" expliqué que c'était la dernière fois qu'il prenait ce genre de libertés et que si ça devait se renouveler, ça allait partir en vrille ... depuis ... on ne se parle plus du tout ... ce qui n'est pas plus mal, au vu de ce que l'on avait à se dire ... malheureusement, j'ignorais encore tout de la Gestapo Top Dive et tapie dans l'ombre elle écoutait notre altercation ... ce qui ne manqua donc pas de nous valoir dès le lendemain, une convocation officielle de l'Oberstgruppenführer désireux d'avoir des détails ... J'ai coupé court assez rapidement à l'entretien en lui expliquant que ce qui devait être dit avait déjà été dit en face à face et que je n'avais rien à rajouter. A ma grande surprise, Philippe m'a remercié de ne pas avoir donné de détails ... et depuis ... ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants ... non, non je vous rassure ... depuis ...on ne se parle pas plus !

François
42 ans, Chef de centre (Oberstgruppenführer), accessoirement moniteur ... en 11 mois j'ai dû le voir en tout et pour tout 10 fois dans l'eau ... j'ai croisé quelques fumistes dans ma vie mais celui-là il a palme ! Ouarf ouarf ouarf mais qu'il est drôle ...
Au cours de ma vie professionnelle, je me suis parfois plaint d'avoir de mauvais responsables hierarchiques (j'en ai quelques un(e)s qui liront très probablement ces lignes, je veux les rassurer ils(elles) n'en font pas partie, bien au contraire !) et bien voici une nouvelle démonstration de la relativité des choses ! S'est formé au management dans Picsou magazine et à la gestion de centre dans Cosmopolitan, le mélange des deux donne une façon assez particulière de gérer un centre de plongée ... devait me former au pilotage dans le lagon mais on s'en est arrêté au chapitre où pour voir le sens du vent il faut regarder l'orientation de la fumée sur la côte ... c'est assez récurrent ... à force de me voir expliquer toutes ces choses intéressantes, je commence à me demander si je n'ai pas une tête de débile ...
Bref, 3 mois durant, mes demandes insistantes de formation au pilotage dans le lagon (je vous assure il faut une formation, c'est pas large et il n'y a pas beaucoup d'eau !) sont restées sans réponse jusqu'au jour où il a fallu que je sorte seul ... sans avoir jamais touché une barre ... la dernière fois que j'avais piloté, c'était sur la canal du midi ... il faut savoir que le canal du midi est au chenal du lagon de Moorea, ce que les pistes de Roissy sont aux sentiers du GR20 auxquels on rajouterait quelques mines bien camouflées ... une sorte d'envoi au carton, en quelque sorte ... Bien qu'ayant soulevé ce léger détail, on m'a expliqué qu'il n'y avait pas le choix ... François était trop occupé par des affaires qui ne pouvaient souffrir d'aucun délai ... ce qui devait arriver, arriva ... j'ai donc fini sur une patate de corail ... une sorte de gros rocher affleurant la surface de l'eau que les hélices n'aiment pas trop ... en général ... grand moment de solitude, j'aime autant vous dire ... surtout avec des clients japonais (j'y reviendrai, ils sont super ceux-là ! J'adore !) qui te regardent avec des petits yeux bridés affolés qui te demandent si on va tous mourir ... il faut savoir qu'on a pied quand même dans le chenal ... bref ... je me suis mis à l'eau et j'ai poussé/tiré comme un forcené pour finir par le sortir de son écrin de corail ... en guise de dégâts, une hélice tordue ... et une soufflante de mon abruti de chef qui se foutait de mes arguments ... j'ai pu constater à maintes reprises que de toute façon ça n'était jamais de sa faute ...
Je me suis donc formé sur le tas ... l'avantage de la pédagogie de la découverte, c'est que l'on apprend vite ... forcément ... l'inconvénient c'est que ça peut coûter cher ... vous l'aurez compris, j'ai retouché par la suite ... sur une balise affleurante qui s'était pétée pendant le nuit ... ce qui m'a valu un avertissement ... nos rapports n'étaient pas franchement souples jusque là mais a partir de ce moment, ils se sont considérablement tendus ...
petit aparté ... à propos de tension, je pense avoir vu en un an à peu près tout ce qui peut se faire en matière de string et pour la gent masculine que cela intéresse, j'ai dans l'idée d'organiser une petite soirée thématique en rentrant où nous aborderons autour d'une bière, voire plusieurs, l'étude socio-culturelle de ce petit bout de tissu ... j'ai vu des créations que je ne pensais pas pouvoir exister et j'aimerais beaucoup pouvoir éclairer vos lanternes ...
Ce genre de vêtement léger ne manque d'ailleurs pas de mettre l'Oberstgruppenführer dans un état proche de l'apoplexie ... il a souvent du mal à s'en remettre et gratifie régulièrement la damoiselle de termes fort élogieux dignes des plus grands dialogues de films X ... à voix basse je précise ... il est idiot mais quand même ...
Je vous passe les détails sur son avarice aigüe (il m'a quand même demandé de lui rendre les T-shirts Top Dive pour les filer au nouveau moniteur ...) et la jovialité de son épouse qui respire le bonheur de l'avoir à ses côtés ...
Je suis certain que ce garçon doit avoir au moins une qualité cachée ... le problème c'est qu'elle est vraiment bien planquée et que j'ai arrêté de chercher, à force de gratter, je commence à attaquer la faïence ...
Bon enfin voilà, vous l'aurez compris j'ai énormément d'affection pour cet individu et je lui souhaite tout le bonheur du monde ! Il ne me manquera pas !

Juste une petite dernière pour la route pour nos amis plongeurs ... Concernant le DP, vous n'êtes pas sans savoir que c'est lui qui fait les palanquées ... eh bien pas chez Top Dive ! Du coup c'est du grand n'importe quoi, on mélange des plongeurs limités à 12m (DSD : Discover Scuba Diving, un genre de baptême amélioré que l'on peut emmener jusqu'à 12m ...) avec des gens qui peuvent aller jusqu'à 29m (en Polynésie : L'espace 0-20m est étendu à 0-29m) ... Quand j'ai osé remonter l'information à la Kommandantur que des plongeurs N1 faisaient la gueule d'être limités à 12m, je me suis vu rétorquer que c'était de ma faute, je n'avais pas besoin de parler de profondeur dans mon briefing ... ce qui revient à peu près à ne pas parler du temps de cuisson dans une recette de cuisine ... voilà, voilà ... celle là, je l'aime beaucoup et je tenais à vous la faire partager ...

Top Dive - Le centre de plongée

Il n'était pas envisageable que notre séjour s'achève sans que j'aie écrit au moins une petite bafouille sur le blog ... Mieux vaut tard que jamais comme dirait l'autre ...

Concernant notre vie de tous les jours, je crois que vous savez à peu près tout, puisque Morgane s'est chargée très brillamment d'en relater les faits les plus truculents, vous épargnant d'ailleurs les nuées d'asticots quand la poubelle n'est pas sortie tous les jours, les blattes grandes comme des mains et autres désagréments locaux ... vendre du rêve, c'est un métier et je tiens à rendre hommage au temps que ma Doudou a passé sur ce blog ! Vos nombreux témoignages, commentaires et encouragements en sont la preuve !

En revanche, concernant mon boulot, vous ne savez pas grand chose et je vais essayer de vous en narrer les meilleures tranches, j'ai eu le temps d'en cumuler quelques unes ...

Le centre de plongée

Accolé à l'hôtel Intercontinental, sur la côte Nord de Moorea, il est composé d'un petit faré tout simple où s'entassent l'accueil, les vitrines, le matériel et les vestiaires. A côté, l'atelier pour les réparations diverses et le compresseur Air/Nitrox. Face au centre, un ponton, cerné par 2 bateaux, le "gros", le Raira, pouvant accueillir 18 plongeurs et la  "boite à sardines", le Blue Nui 2 pouvant accueillir officiellement 12 plongeurs ... vraiment pas très gros alors ... et il faut les emboîter avant de monter ...

Le ponton est flottant et son incommensurable avantage est que sous ses dalles piétonnes courent deux flexibles qui relient le compresseur à deux rampes de gonflage amovibles en bout de ponton ... oui et alors ? diront les néophytes ... et bien figurez vous que cet ingénieux aménagement permet de garder tous les blocs à bord des bateaux sans avoir à les porter des bateaux au compresseur et inversement ... et ça c'est de la boulette atomique !





mardi 5 mai 2015

Piti* / Ua **

* Deux en Tahitien
** En Marquisien

Fêter son deuxième anniversaire à Nuku Hiva, c'est un peu du luxe !
La journée a été bien longue, le premier vol du grand voyage, 1h30 pour rejoindre Taiohae depuis l'aéroport pendant lesquelles les garçons ont piqué un petit somme. Trop excités pour faire la sieste l'après-midi, on a donc marché dans Taiohae, ville principale de Nuku Hiva, sur la côte sud, au fond de la baie du même nom. On a fait un petit tour par le marché artisanal.
On avait anticipé un petit peu et demandé à la pension s'il était possible de prévoir un gâteau. Ils nous ont demandé quel parfum et combien de bougies nous voulions. Au final, on a eu un gâteau surgelé sans bougies ... mais on s'est régalé et on soufflera les bougies avec les grands-parents au retour ...


 Trouver des jouets à Moorea, en dehors des jouets de plage, n'est pas évident. On a opté pour un souvenir local, trouvé à la marina de Papetoaï un jour de marché artisanal à l'occasion de l'arrêt d'un bateau de croisière en baie d'Opunohu. Comme il passe des bateaux toutes les semaines, on a pu carrément passer commande à une jeune créatrice tahitienne pour que ce soit adapté à un petit bonhomme. On a pris peur le lundi avant notre départ en ne voyant pas le "Paul Gauguin" ancré dans la baie et heureusement, deux jours plus tard, un autre bateau nous a permis de retrouver la tahitienne qui avait préparé le cadeau d'Albin, un cadeau d'aventurier, un collier avec une dent de requin !